
FEAR FACTORY - Transgression
Ben merde alors !
Cette phrase un brin grossière est pourtant celle qui m'est venu à la fin de la première écoute de ce nouvel opus. Et puis, une bonne dizaine d'écoutes plus tard, c'est toujours la même qui me revient à l'esprit. A votre avis, c'est bon signe ou pas ?
Petit rappel: après l'implosion du groupe en 2002, qui faisait suite au disque le plus controversé des Américains,
Fear Factory annonçait son grand retour en 2004, qui fit évidemment rire tout le monde (moi compris) étant donné que le groupe devait en fait encore un album au tout-puissant Roadrunner. On se doutait alors de la piètre qualité que cet opus allait constituer, d'autant plus que Dino Cazares, l'un des gratteux les plus inventifs et techniques de sa génération et principal compositeur de la bande, n'était plus de la fête. Ah là là, qu'est-ce qu'on allait rire.
Sauf qu'en fait de rire, c'est le cerveau complètement retourné qu'on arrivait au terme d'un
Archetype absolument phénoménal et d'une puissance tout simplement apocalyptique, à tel point qu'il fut le deuxième meilleur album sorti en 2004 aux yeux de votre serviteur, juste derrière le somptueux
Vol.3 de
Slipknot (qui lui aussi ne m'avait pas fait rire du tout sur ce coup-là).
Du coup, quand j'ai lu dans le
Rock Hard du mois de juillet que le groupe sortait un nouvel album pour le mois d'août, soit quinze petits mois après son fantastique prédécesseur, ben je n'ai pas rigolé là non plus, mais alors pas du tout ! Secondé par Billy Gould sur deux morceaux (ex-bassiste du cultissime
Faith no More) et composé principalement sur les routes (en général pas le genre d'endroit où on a envie de calmer le jeu), je m'attendais à ZE bombe millésimé 2005 ! Alors ?
Hé bien, c'est simple,
Fear Factory vient en fait de nous sortir l'album qu'on aurait pu craindre en lieu et place d'
Archetype, à savoir un disque non pas mauvais, mais tout simplement sans intérêt. Ce n'est certainement pas la faute d'avoir voulu se renouveler car, passés les cinq premiers titres, qui sont du
Fear Factory pur souche mais option "manque d'inspiration" en marche (certainement les titres les moins intéressants de la carrière du groupe dans ce style, quel malheur mes Aïeux !), le groupe change complètement, mais alors complètement de style sur tous les autres titres qui jalonnent le disque, à l'exception du monstrueux et génial "Moment of Impact" qui, comme par hasard, clôt l'album, histoire de dire: "mais oui, les gars, on vous a fait une mauvaise blague !". Comme par hasard aussi, ce titre est bien mis en évidence sur le site du groupe...
Vous avez craché sur l'album
Digimortal (que, pour ma part, je ne trouvais pas si mal) ? Hé bien, autant vous le dire, vous allez pleurer à l'écoute de ce
Transgression et de ces fameux titres qui n'ont rien à voir avec le style d'ordinaire pratiqué par le groupe.
Vous allez me dire: "ben, c'est bien, eux, au moins, ils évoluent !". A vous, je réponds que si je n'aimais pas qu'un groupe évolue, alors je détesterais
A Predator's Portrait de
Soilwork,
Load de
Metallica ou, tiens, le si décrié
Turbo d'un certain
Judas Priest (dont j'aurais d'ailleurs préféré qu'il sorte un album tel que
Turbo plutôt que sa dernière daube, par ailleurs, mais passons). Evoluer, c'est bien, mais c'est encore mieux de le faire à un autre moment qu'une bonne pipe dans le tour-bus, tant il semble évident que les musiciens avaient la tête ailleurs (hum) en les composant. Ce sont, en gros, des morceaux de pop (si si, de pop, vous avez bien lu) qui ne présentent aucun autre intérêt que celui de décevoir. Ah si, "Millenium" n'est pas mal dans son genre, mais bon, c'est dommage, c'est une reprise de
Killing Joke 
... Bref, vous avez compris à quel point je suis déçu par ce nouvel album de l'Usine à Peur.
C'est drôle, mais je n'ai plus du tout envie de rigoler, maintenant…