Helloween : Keeper of the seven keys – the legacy
Avec Rabbit don’t come easy, Helloween était revenu aux sources de sa musique après un Dark ride incompris mais n’avait pas fait l’unanimité parmi les fans loin de là, beaucoup ont trouvé que le groupe ne faisait que recopier ses vieilles recettes sans imagination, tandis que d’autres se sont contenté d’apprécier un disque classique d’Helloween sans trop se prendre la tête.
En tout cas, ce disque et la tournée qui a suivi a permis de ressouder le groupe, si on excepte le poste de batteur, assez fluctuant, les 4 membres semblent s’entendre à merveille, d’ailleurs on a même vu Weikath sourire et s’amuser sur la tournée, ce qui n’arrivait plus guère dans le passé proche, le batteur sur l’album étant Daniel Loeble.
De fait c’est un groupe très en confiance qui reprend le chemin des studios, et au fur et à mesure de la composition, la rumeur laisse entendre que le groupe sortirait un nouveau tome des Keeper, le pari est osé et très risqué, les deux volets keeper sont à la base de toute la scène speed metal des années 90 et le souvenir de Micheal Kiske et de Kai Hansen sont encore très fort chez les fans même plus de 10 ans après leur départ.
Mais Helloween n’en a cure et confirme le titre de son nouvel album, mais avec une nuance ce n’est pas un Keeper III, mais une nouvelle histoire relativement indépendante, certes la nuance est légère mais elle ôte un bout de pression, de plus la confiance affichée par le groupe en ses compositions est à tout épreuve.
Helloween surprend son monde pas mal de temps avant la sortie de l’album avec le premier single, Mrs God, celui remet le groupe au centre du débat, c’est un titre très léger, presque pop qui n’est pas accueilli dans l’enthousiasme et rend légèrement inquiet sur la qualité de l’opus à venir et cela même chez les acharnés du groupe, surtout que le disque à venir est annoncé double alors que la durée annoncée ne dépasse pas les 78 minutes, on se met à craindre que le groupe a perdu la tête.
Mais les craintes vont vite être balayés quand les premiers MP3 vont arriver sur le net et surtout quand le disque va sortir, visiblement le disque est double pour des raisons de concept et aussi pour éviter que l’auditeur ne digère 13 titres d’affilé sans souffler.
On se trouve avec un premier CD assez différent de ce que Helloween peut proposer et un deuxième plus classique.
Le premier CD s’ouvre avec une pièce de plus de 13 minutes, chose très osée pour commencer un disque, surtout que le titre en question, King for a 1000 years, est très complexe et à multiples tiroirs et renvois à ses glorieux titres épiques des Keeper. Et c’est une réussite, tant au niveau du chant, Andi Deris prouve définitivement l’étendue de son registre, qu’au niveau musical, épique et mélodique.
En fait le CD 1 est une réussite intégrale, The invisible man surprend par son côté plus prog osons le terme et des claviers bien pensés, excellent titre inhabituel pour le groupe, Deris fait encore des prouesses au fait.
Pleasure drone sonne plus classique, le titre est très speed, mais ne ressemble guère aux morceaux basiques du groupe, un bon moment encore. Mrs God est le single donc, c’est un titre hard pop très court et très fun, une bonne recréation dans le disque, histoire de ne pas trop se prendre la tête. Silent rain est un titre plus dans la norme Helloween, bien speed, avec des chœurs efficaces, il finit le CD 1 de belle manière.
Ainsi rassuré par ce CD, on aborde le deuxième avec confiance, mais celui-ci est un poil moins efficace, car un poil trop évident.
Pourtant ça commence assez bien avec Occasion avenue, autre longue pièce du disque, qui commence avec des extraits d’anciens titres du groupe, Eagle fly free notamment, comme pour relier les époques du groupe. Le titre est un cran en dessous de King, mais fonctionne bien, il est moins complexe et d’une longueur peut-être un peu excessive, mais la partie instrumentale le fait bien, les deux gratteux s’en donnent à cœur joie, à noter un bon break au clavier au deux tiers du titre.
La ballade traditionnelle suit, Light The Universe avec Candice Night (Blackmore’s Night) en guest au chant, bon petit titre sans plus, un moment de calme et de répit avec piano et soli de rigueur.
La suite est donc plus traditionnelle avec des titres comme Helloween sait bien les faire, mélodiques et entraînants mais sans la recherche de la première partie de l’album, on retient surtout le dernier titre de l’album, My life for one more day, très efficace et bien speed avec une mélodie très bien trouvée ou encore Get it up dont le son peut rappeler des titres époque Time of the oath.
Au final Helloween nous propose malgré cette fin en demi-teinte un excellent album, son meilleur de l’ère Deris sans nulle doute, qui devrait lui permettre de regagner des fans et une place dans les leaders du genre. A noter le beau digipack malgré la pochette horrible avec un livret bien sympa.
