Je suis surpris par l'absence des géniaux Suédois de Soilwork dans les chroniques (je n'ai pas regardé le reste du forum par contre). C'est de loin mon groupe préféré depuis maintenant plus de trois ans et ils n'ont pas le succès qu'ils méritent, du moins en France, car c'est une autre paire de manches dans d'autres contrées de l'Europe et même aux Etats-Unis. J'en profite pour poster la chronique de leur dernier chef-d'oeuvre que j'ai écrite en mars dernier, déjà...

Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, c'est impossible ! Mais comment ce groupe fait-il pour sortir régulièrement des albums aussi somptueux ?

Après le monumental A Predator's Portrait, le divin Natural Born Chaos et le seulement (!!!) excellent Figure Number Five, Soilwork revient à peine deux ans plus tard avec ce Stabbing The Drama tout simplement splendide !

Dans la veine de ses trois précédents opus, à savoir une succession de brutalité intense avec des mélodies enchanteresses, cette galette se veut toutefois légèrement différente dans la manière d'aborder les morceaux qui, dans les passages mélodiques, s'orientent presque vers la pop-rock music (dans un contexte toutefois très metallique, cela va sans dire) et marquent de ce fait une nette cassure avec les purement thrash A Predator's Portrait et Natural Born Chaos, Figure Number Five se voulant au final être plus un disque de transition, ce qui explique d'ailleurs son côté un peu bancal en fin de parcours, le groupe se cherchant plus qu'autre chose.

C'est ainsi que l'on se retrouve avec des refrains encore plus aériens, sur une musique toujours des plus porteuses en terme de sensations, comme l'attestent "Stabbing The Drama", excellent titre d'ouverture qui annonce bien la couleur et la tonalité de l'album, et dont le refrain se fait délicieusement désirer, mais également des titres vraiment magnifiques comme les très contrastés "Nerve", dont le riff absolument génial et martelé tout au long du morceau, supporte un Björn Strid au chant particulièrement naturel lors d'un refrain mémorable; le superbe "Observation Slave", où la voix de Björn fait là encore des miracles au début et à la fin du morceau (frissons garantis), ou encore LA réussite de l'album, ce splendide "Distance", certainement le morceau où le contraste entre la brutalité et la mélodie est le plus frappant tout en étant une nouvelle fois d'un naturel confondant. Couplets rageurs, ultra-agressifs, techniquement monstrueux, refrain ma-gni-fique et break d'une sauvagerie rare: dans ce seul morceau est condensé tout le savoir-faire de Soilwork, génial !

Mais ce n'est pas tout ! Cet album, décidément plein de surprises, propose également des morceaux d'une brutalité encore rarement atteinte par le groupe, même sur ses deux premiers albums, Steelbath Suicide et The Chainheart Machine, pour rappel.

On a ainsi droit à un "Weapon Of Vanity" particulièrement réussi, mais également à un superbe "The Crestfallen" dont le break avec ses blast-beats extrêmes cloue l'auditeur bien au fond de son fauteuil (ou son lit, ou contre le mur pour les moins fortunés). Mais c'est surtout "Blind Eye Halo" qui s'avère surprenant à bien des égards. Jamais sur un album Soilwork n'a été aussi bestialement intense. C'est simple, c'est à 2.24 minutes de boucherie que le groupe nous convie ! Björn hurle comme jamais il n'a hurlé et le batteur... aaah le batteur, débauché temporairement du groupe Français Scarve, le Belge Dirk Verbeuren insuffle une puissance phénoménale à ce morceau incroyable, mais également à l'album dans son ensemble.

C'est ainsi qu'on se rend compte qu'il est sans conteste une des stars de ce disque versatile et surpuissant: son jeu apporte un punch indéniable à l'album, entraînant le groupe dans ses derniers retranchements.

Quant à Björn Strid, je ne pensais pas que cela fut possible, mais oui, la prestation qu'il délivre sur ce disque est sans conteste la meilleure de toute sa carrière (!!!). Son chant est d'un naturel sans précédent, et ses capacités vocales sont remarquablement mises en valeur tout au long de cet opus monstrueusement riche en sensations fortes !

De tous les groupes de hard rock existant, Soilwork reste selon moi le seul qui apporte vraiment de la nouveauté et de la fraîcheur au genre. J'irais même plus loin en disant qu'il brise toutes les conventions de la musique au sens large, devenue ces dernières beaucoup trop conformiste, par peur de prendre des risques, de ne pas vendre, sans doute...

Félicitations Messieurs, une nouvelle fois !

Et dans mon coeur, Soilwork forever !!!

Un de mes groupes favoris, ils enchainent sans faiblir dans un style très encombré ces derniers temps, excellent aussi en live, ils ne sont pas assez reconnus je trouve, mais je pense que ça viendra

Ne trouves tu pas ceci un peu exagéré ? Le mix riff de la mort avec refrain aérien existe depuis Fear Factory (même si le groupe est moins brutal). Ensuite ces fameux passages aériens sonnent exactement à l'identique d'un titre à l'autre (peut être pas sur CE disque en particulier, je ne l'ai pas écouté, mais sur tous les autres albums si), croisement entre FF donc, In Flames bien entendu et Devin Townsend dont ils ont gardé une certaine influence je trouve.
Bref. Je pense que la liste des groupes qui brisent "les conventions de la musique au sens large" est bien longue avant d'arriver à Soilwork.

Alors, il est vrai qu'à l'époque où j'avais rédigé cette chronique, je ne connaissais rien d'In Flames hormis les deux derniers albums. Je me suis enfilé l'intégrale suite à l'achat de leur excellent dernier DVD live et, effectivement, ils avaient déjà une certaine avance par rapport à Soilwork. Et il est évident que la prise de risque d'In Flames depuis Reroute to Remain est tout aussi méritante que celle de Soilwork.

Toutefois, je trouve que ces derniers, depuis A Predator's Portrait, ont vraiment magnifié et enrichi le style en proposant des morceaux plus complexes, le tout en gardant une forte connotation "in your face".

Quand je dis que ce groupe est le seul qui apporte de la nouveauté au genre, c'est simplement par rapport à son évolution. J'adore Devin Townsend mais il propose souvent la même chose dans le cadre de ses deux projets principaux. De même que les autres groupes qui évoluent, mais ne prennent pas non plus de risques insensés (attention, ce n'est pas une critique). Or, Soilwork, et donc In Flames depuis trois albums, vont vraiment à chaque fois beaucoup plus loin lorsqu'ils composent des albums. On peut dire à ce sujet qu'ils sautent le pas de manière presque insolente. Voilà.

Je te trouve en tout cas bien dur de dire que les passages aériens sonnent à l'identique d'un titre à l'autre, tant leur variété est garante de leur entité. Compare un morceau comme "Shadowchild" à "Grand Failure Anthem", puis "As We Speak" à "Natural Born Chaos" ou encore "Overload" à "Light The Torch". Ces morceaux sont foncièrement différents, et pas que dans les refrains.

Je réécouterai Natural born chaos puisque je l'ai (tout comme Predator's portrait...). Mais la critque que je fais à Soilwork je la fait également à In Flames (mes chouchous) qui sur le dernier disque nous a ressorti les mêmes refrains que sur Reroute to remain... J'espère vivement qu'ils garderont leur statut de leader en évoluant avec le prochain disque.

Oui, réécoute Natural Born Chaos, c'est mon album préféré de Soilwork, et mon album préféré tout court, toutes catégories musicales confondues

Concernant In Flames, je te trouve là encore un peu dur. Au début, je ne trouvais rien de spécial sur Soundtrack to your Escape, je le trouvais même beaucoup moins bon que Reroute to Remains, et l'intégralité de l'album joué live sur le DVD du groupe a radicalement changé mon avis: je n'ai plus du tout eu la même perception de l'album !!!

Je trouve les compos sur Soundtrack... beaucoup plus homogènes que le précédent effort du groupe. Je suis persuadé qu'il sera un futur classique. Il y a un parfum d'avant-gardisme sur ce disque. Je trouve que les compos cachent derrière leur apparente simplicité un travail singulièrement consistant. La mise en scène est remarquable et le tout sonne très... universel, dans le sens où les compositions sont destinées à devenir les références de demain, j'en suis convaincu !

Attarde-toi davantage sur cet album, il en vaut vraiment le coup

J'attends le DVD d'ici une semaine je pense. Nous verrons bien.